FAQ sur le Registre commémoratif national des élèves
Le Registre national de décès des élèves de pensionnats a été créé en réponse à un appel à l’action important lancé par la Commission de vérité et réconciliation du Canada (CVR). Le travail réalisé par la CVR sur les enfants disparus et les lieux de sépulture non marqués découlait d’appels lancés par les survivantes et survivants et par d’autres dans le but d’honorer convenablement les enfants qui ne sont jamais rentrés chez eux après leur passage dans les pensionnats. La création du Registre commémoratif national des élèves (le Registre) se veut donc un prolongement de tout le travail mené par la CVR. Durant les activités de mobilisation communautaire organisées par le CNVR, les survivantes et survivants, les gardiens du savoir, les membres des communautés et les aînés ont tous insisté sur l’importance d’honorer et de garder en mémoire ces enfants. Le Registre permet donc de rendre hommage à ces enfants en faisant connaître leur nom, ce qui aide à tenir des commémorations et d’autres cérémonies dans les communautés.
Le Registre contient le nom des enfants décédés pendant qu’ils fréquentaient un pensionnat. Cela englobe les enfants qui ont contracté une maladie dans un pensionnat et que l’on a envoyés dans un « hôpital indien » ou un autre type d’établissement médical, où ils sont décédés. Il est arrivé dans certains cas que des enfants gravement malades ou blessés soient renvoyés à la maison, où ils sont décédés. Le nom de ces enfants figure également sur le site.
On travaille toujours en vue d’inclure le nom de tous les enfants qui ne sont jamais rentrés chez eux après leur passage dans un pensionnat. La CVR a identifié 1 953 enfants. À ce nombre s’ajoutent 477 élèves pour qui des enquêtes plus poussées sont nécessaires et 1 242 élèves dont le décès est confirmé, mais dont on ne connaît pas encore le nom. Le CNVR a examiné plus en détail les documents et a ajouté le nom de 467 élèves au Registre, nombre qui devrait augmenter à mesure que les recherches se poursuivront. Au total, le Registre commémoratif national des élèves compte actuellement 4 139 noms d’enfants disparus. Le CNVR poursuit ses recherches, et le nombre ne fera qu’augmenter au fil du temps. Il convient de noter que pour l’heure, la liste ne contient que le nom des élèves qui ont fréquenté un établissement visé par la Convention de règlement relative aux pensionnats autochtones (CRRPI); les élèves décédés qui fréquentaient un externat indien ou une autre école non visée par la CRRPI sont exclus.
Créer une liste détaillée des enfants qui ne sont jamais rentrés à la maison après leur passage dans un pensionnat indien est un processus complexe qui demande des années de recherche. Des centaines, voire des milliers de personnes ont contribué à ces efforts. On s’est servi des documents d’autorités ecclésiastiques et du gouvernement recueillis dans le cadre du processus de collecte de documents de la CVR, ainsi que des rapports annuels d’Affaires indiennes et du Nord Canada, de certificats de décès et de registres des admissions et sorties. Dans certains cas, des églises ont remis à la CVR des listes d’élèves dont le décès dans un pensionnat indien était connu. Des survivantes et survivants des pensionnats, des survivants intergénérationnels et des membres des communautés ont également livré des témoignages, qui représentent une partie essentielle de ce travail. L’information que continuent de fournir les survivantes et survivants et les communautés nous permet de nous assurer qu’aucun enfant ne sera oublié.
Les lacunes des données historiques, la tenue de registres inégale et la difficulté à accéder aux documents ont posé certaines difficultés. Il existe encore des millions de documents à recueillir et à examiner, sans compter le fait que l’on attribuait souvent aux enfants un nom francophone ou anglophone au moment où ils étaient admis au pensionnat. Il pouvait arriver que leur nom de famille soit occidentalisé et mal orthographié par les administrateurs des établissements. Ces noms occidentaux étaient employés de manière inégale, étaient mal écrits dans la correspondance et les rapports et pouvaient même être modifiés de façon aléatoire au fil du temps. On rapporte des cas où le nom d’un même enfant pouvait être écrit de 15 manières différentes, voire plus dans les documents des établissements. La complexité des données historiques demeure un obstacle important qui nuit à notre devoir de mémoire et d’honneur.
Les noms qui figurent dans le Registre correspondent à ceux qui étaient les plus fréquemment utilisés dans les documents.
Nous avons fait tout dans la mesure du possible pour que les noms figurant dans le Registre soient les bons. Toutefois, une partie importante du travail à venir consistera à travailler avec les survivantes et survivants et avec les communautés pour nous assurer que les noms inscrits sont bien les bons. Si vous voyez un nom qui devrait être changé ou corrigé, veuillez en aviser le CNVR.
N’hésitez pas à communiquer avec nous pour obtenir plus d’information sur les documents en notre possession. Le CNVR met à la disposition des familles, des communautés, des médias, des chercheurs et de la population en général des membres du personnel qui sauront les aider à accéder aux documents que détient le CNVR. Étant donné le caractère sensible de ces documents, bon nombre d’entre eux sont maintenus confidentiels, avec un accès limité. L’accès à ces documents est autorisé au cas par cas, selon les lois en matière d’accès et de respect de la vie privée. Nous travaillons de près avec des aînés ainsi qu’avec le Cercle de gouvernance et le Cercle des survivants de notre organisation pour nous assurer que les normes les plus rigoureuses en matière d’éthique et de sécurité culturelle sont respectées dans le traitement des demandes d’accès. Toute autorisation d’accès est régie par la Loi sur le Centre national pour la vérité et la réconciliation. Les demandes d’accès sont encouragées, mais il convient de noter que la priorité d’accès est accordée aux survivantes et survivants des pensionnats, aux survivants intergénérationnels, aux familles et aux communautés qui cherchent de l’information sur des proches. Les documents publics déjà diffusés sont disponibles sur le site NCTR.ca.
La CVR a publié un rapport spécial sur les enfants disparus et les lieux de sépulture non marqués, lequel est disponible ICI.
Oui. Le CNVR a tenu plusieurs activités de mobilisation communautaire partout au pays pour traiter de ce travail délicat avec les aînés, les survivantes et survivants des pensionnats, les survivants intergénérationnels et les travailleurs en santé communautaire. Ces activités de mobilisation tablaient sur une série de séances de mobilisation qu’avait déjà organisées le CNVR un peu partout au pays en 2015. Le CNVR a également travaillé en étroite collaboration avec le Cercle des survivants pour la création du Registre.
Les cérémonies et la collaboration avec les gardiens du savoir occupent une place importante dans tout ce que nous faisons au CNVR. Ces cérémonies ont une grande influence sur la démarche et le travail du CNVR. Il s’agit d’un volet important et constant de notre engagement à honorer et garder en mémoire les enfants qui ne sont jamais rentrés chez eux après leur passage dans les pensionnats autochtones, et à agir de façon à répondre aux attentes des communautés à notre égard. Le CNVR a organisé plusieurs cérémonies visant spécialement à rendre hommage aux enfants dont le nom figure dans le Registre, notamment une cérémonie de quatre jours tenue durant l’été 2019 à l’occasion d’un rassemblement d’aînés national. Lors de ce rassemblement, les gardiens du savoir ont grandement insisté sur l’importance de redonner ces noms aux communautés pour que d’autres cérémonies puissent avoir lieu. Maintenant que nous connaissons tous ces noms, une seule cérémonie ne suffira pas à remplacer toutes celles qui doivent désormais avoir lieu dans les communautés partout au Canada.
Si vous avez de l’information, quelle qu’elle soit, sur un enfant décédé ou disparu pendant qu’il fréquentait un pensionnat indien, nous voulons vous entendre. Veuillez communiquer avec nous :
Numéro sans frais : 1 855 415-4534
Courriel : nctr@umanitoba.ca
Si vous préférez parler à quelqu’un en personne près de chez vous, vous pouvez également communiquer avec l’un de nos nombreux partenaires, comme le Residential School History and Dialogue Centre à l’Université de la Colombie-Britannique. Le CNVR veillera à ce que le site du Registre soit tenu à jour, en ajoutant régulièrement l’information présentée par les membres des communautés et d’autres personnes.
Étant donné la complexité des documents, il est fort probable que nous ayons à changer l’orthographe de certains noms ou à mettre à jour certains renseignements. Si vous voyez de l’information erronée sur un enfant, veuillez communiquer avec nous par téléphone, par courriel ou en personne.
À l’heure actuelle, le Registre ne comprend pas le nom des élèves décédés pendant qu’ils fréquentaient un externat. Cela dit, le CNVR consignera le nom de tous les anciens élèves figurant dans les documents examinés dans le futur en vue d’un hommage ultérieur. On encourage les familles et les membres des communautés à fournir au CNVR de l’information sur les anciens élèves des externats autochtones. Le CNVR consignera le nom de tout ancien élève connu, de façon respectueuse, et l’inclura dans les activités commémoratives futures.
Le Registre jette les bases des gestes additionnels qui devront être posés en réponse aux appels à l’action de la CVR. D’après les estimations actuelles, il y aurait jusqu’à 400 lieux de sépulture à la grandeur du pays. La localisation et le marquage des lieux de sépulture non marqués partout au pays et la création de monuments visant à garder en mémoire les enfants perdus constituent un travail important compris dans les appels à l’action de la CVR. Les activités de recherche et de mobilisation communautaire visant à consigner encore plus de noms d’enfants décédés durant leur passage dans les pensionnats se poursuivent. Repérer et désigner les lieux de sépulture non marqués sont les prochaines étapes, qui comprennent également la collecte continue de renseignements auprès des bureaux de coroner, des provinces, des municipalités, des églises et du gouvernement fédéral.
La CVR a appelé à la création d’un monument national dans la capitale nationale, de même que des monuments dans chacune des capitales provinciales et territoriales. Ces monuments n’ont pas encore été créés. La participation des communautés à ces commémorations est essentielle. Le CNVR appuie fermement ces appels à l’action et soutiendra les activités et initiatives qui viseront à ériger de tels monuments.
Le CNVR remettra gratuitement des exemplaires du livre aux familles dont un proche figure dans la liste. Pour les autres, il est possible d’acheter le livre sur le site Web du CNVR. Une partie des recettes servira à garantir que les familles reçoivent gratuitement leur copie du Registre.
Oui, les communautés peuvent le demander. Veuillez communiquer avec le CNVR pour plus d’information.
En réponse à l’appel à l’action no 72, Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada a remis au CNVR une contribution financière ponctuelle en vue de la création du Registre national de décès des élèves de pensionnats.
Fonds d’aide
Subventions à montant limité en appui aux initiatives communautaires de guérison, de mémoire et réconciliation
Les communautés ont besoin d’aide pour rendre hommage aux enfants dont le nom figure dans le Registre. Voilà pourquoi le CNVR a mis sur pied un programme de subventions à montant limité visant à soutenir les initiatives communautaires de commémoration, d’hommage et de mémoire. Ce programme permet aux communautés, aux organisations de survivantes et survivants, aux nations, aux régions et à d’autres personnes intéressées de demander des subventions d’un montant limité qui les aideront à garder en mémoire, honorer et commémorer les enfants qui ne sont jamais rentrés chez eux après leur passage dans les pensionnats autochtones.
Fonds offerts aux communautés
Les communautés, les organisations de survivantes et survivants, les nations, les régions et d’autres personnes intéressées peuvent demander un financement allant jusqu’à 5 000,00 $ par événement. Les communautés en milieu éloigné ou rural, que l’on définit généralement comme des communautés nordiques ou accessibles par voie aérienne seulement et pour qui les coûts sont plus élevés, peuvent recevoir jusqu’à 7 500,00 $.
Une part importante des fonds provient de dons faits généreusement par l’équipe de Secret Path (Le sentier secret), y compris Gord Downie, Jeff Lemire et d’autres personnes associées au projet. Toutes les recettes tirées de Secret Path ont été remises au CNVR dans le but de soutenir les activités continues en matière d’éducation et les efforts visant à rendre hommage aux enfants qui ne sont jamais rentrés chez eux après leur passage dans les pensionnats. De là, des centaines de Canadiens et Canadiennes ont aussi contribué au fonds. Le CNVR en est très reconnaissant et c’est un honneur pour l’organisation de pouvoir remettre cet argent aux communautés en vue de l’important processus de guérison qui les attend.
Les communautés sont les mieux placées pour savoir comment rendre un hommage approprié aux enfants qui ne sont jamais rentrés des pensionnats. Le CNVR entend donc les aider à mener les activités qu’elles considèrent comme les plus à propos. Voici quelques exemples d’activités possibles :
- Festins commémoratifs
- Repères commémoratifs
- Installation de clôtures autour d’un lieu de sépulture
- Coupe d’arbustes et de la végétation surabondante dans un lieu de sépulture
- Cérémonies menées par des aînés invités
- Cadeaux
- Vidéos ou livres commémoratifs
- Embauche d’assistants pour mener des activités de recherche/documentation
Pour qu’elle soit acceptée, une demande doit être soumise par un organisme sans but lucratif enregistré, un gouvernement autochtone ou une autre organisation reconnue. Règle générale, les particuliers ne sont pas admissibles.
Une demande peut être déposée en tout temps. Les demandes sont reçues au fur et à mesure jusqu’à l’atteinte du plafond de financement annuel. N’hésitez pas à communiquer avec nous pour plus d’information sur les demandes de subventions à montant limité.
Centre national pour la vérité et la réconciliation
Chancellor’s Hall, 177, chemin Dysart
Université du Manitoba
Winnipeg (Manitoba) R3T 2N2
Téléphone : 204 474-6069
Numéro sans frais (Amérique du Nord) : 1 855 415-4534
Le nom spirituel du CNVR, Bezhig miigwan, signifie « une plume ».
Bezhig miigwan nous invite à considérer chaque survivant qui se présente au CNVR comme une plume d’aigle, et à lui montrer le même respect et la même attention que s’il était une plume d’aigle. Ce nom signifie également que nous sommes tous ensemble – nous sommes unis et connectés, et il est vital de travailler ensemble pour parvenir à la réconciliation.